Laissez-vous émonder par le maître et vous porterez encore plus de fruits !

Quand j’étais jeune, j’ai eu le privilège de faire des études d’œnologie et de viticulture en Champagne. J’ai toujours été étonné de voir combien la vigne pousse rapidement et naturellement, elle peut couvrir d’énormes surfaces, simplement car elle fait partie de la famille des lianes (vitacées) et a toujours tendance à s’allonger et à s’étaler sur de grandes distances au lieu de porter du fruit. Comme si elle avait besoin d’être vue, remarquée, et de faire des extravagances aux yeux de tous !

C’est une caractéristique typique de l’homme naturel non régénéré, de faire de l’esbroufe afin d’être vu, de paraître sans porter de fruit, et de rester dans l’apparence.

C’est d’ailleurs cette particularité de la croissance exponentielle de la vigne, qui a été mise en avant dans les histoires de la taille qualitative de la vigne, que l’on raconte dans de nombreuses régions viticoles de notre douce France.

Ce qui semble être une perte ne l’est pas toujours

Une légende associerait l’origine de la taille qualitative de la vigne aux ânes. Ces compagnons de l’Homme, gourmands, mais besogneux, ont alimenté de nombreuses histoires dans nos vignobles. En effet, un vigneron aurait observé que les vignes – dont les sarments avaient été mangés et rognés l’hiver par ses ânes – donnaient lors de la vendange suivante, de plus beaux et nombreux raisins ! Il réitéra l’expérience lui-même et tailla tous les sarments de son vignoble très court. Son succès fut fulgurant ! La qualité de ses vins fut telle, qu’il devint le marchand de vin le plus prospère de la région, attisant la convoitise de tous ses voisins. Il garda précieusement son secret et devint si riche et si occupé qu’il ne trouva plus le temps de prendre soin de ses ânes.

Il les vendit au premier venu, le curé de son village. Ce dernier possédait quelques vignes, et récupéra les ânes affamés. Si bien que, lorsque les ânes arrivèrent chez lui, ils se ruèrent sur les vignes pour en dévorer les sarments. « Quelle misère !» pensa l’homme. C’était sans compter sur l’heureuse surprise qui l’attendit à la vendange suivante. L’homme comprit tout de suite le bénéfice de cette taille courte et s’empressa de partager son expérience à ses amis vignerons. Le premier propriétaire vit son empire concurrencé et sombra dans la déprime. Les ânes moururent et le curé fit construire une statue sur la place du village en hommage à ces initiateurs de la viticulture de qualité.

Les bienfaits de l’émondage

La taille, ne se résume surtout pas à tailler la vigne de manière désordonnée. Au pied de chaque vigne, le vigneron doit se projeter dans le temps, en imaginant de quelle manière celui-ci réagira, quelle forme il prendra, et quelle sera sa vigueur. Tailler, réclame en plus de la capacité physique, une réflexion réelle. L’intérêt de celle-ci permet plusieurs objectifs, tout en préparant le cycle végétatif de la vigne.

– Elle détermine le rendement futur du pied de vigne,

– Évite le chevauchement des grappes qui conduirait à une humidité excessive et ouvrirait la porte aux proliférations de maladies.

– Conserve à la souche une forme particulière, et évite ainsi un tassement des grappes et facilite la photosynthèse.

Sachez aussi que l’on ne s’improvise pas tailleur de vigne. Il faut apprendre, et même passer un examen de taille afin d’éviter les erreurs, pour que la vigne puisse produire de beaux fruits, surtout quand le prix du kilo de raisin tourne autour de plusieurs dizaines d’euros !

Tailler dans le domaine spirituel

Le but, c’est de porter du fruit et c’est pourquoi notre divin maître travaille nos vies chaque jour, afin que nous portions toujours plus de fruits pour Lui, nous émonder prend du temps,

Certaines fois, quand je visite des églises où l’on prêche un évangile confortable, un évangile de salon, je ne peux que penser aux mauvaises vignes que nous avons tous rencontrées chez un voisin ou une grand-mère, offrant une multitude de petites grappes aux grains peu sucrés, voire aigrelets qui finissent immanquablement dans l’estomac des oiseaux, quelle tristesse !

Le Seigneur a un autre plan ! Son église, sa vigne sont tellement chères à ses yeux, qu’il n’y a pas de place pour les mercenaires, les tyrans. Il a même donné des hommes spécifiques pour s’en occuper : ce sont les cinq ministères d’Éphésiens 4.11.

Malheureusement, quand ce sont des hommes qui se sont autoproclamés à ces fonctions, la vigne souffre et ne porte que des fruits amers, les églises dépérissent et deviennent comme de vieilles vignes abandonnées que nous rencontrons quelques fois au bord des routes. Notre Seigneur a donné sa vie pour une église sainte, pure et irrépréhensible.

La parabole du vigneron

Oui, le maître de la vigne va revenir chercher sa récolte comme décrit dans la parabole suivante:

Il se mit ensuite à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, l’afferma à des vignerons, et quitta pour longtemps le pays. Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour qu’ils lui donnent une part du produit de la vigne. Les vignerons le battirent, et le renvoyèrent à vide. Lire la suite

Conclusion :

Assurons-nous que nous vivons le vrai Évangile, celui qui nous transforme en nous émondant et en changeant notre vie, notre caractère, nos relations avec les autres. Afin que nous ressemblions de plus en plus à Jésus, non selon la chair, mais selon l’esprit !

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